Le dérèglement climatique risque d’impacter l’assurance habitation ainsi que l’auto
Les événements climatiques violents se multiplient : sécheresse, orage, incendie, inondation. Face à ces risques, les assureurs sont en premières lignes. On vous explique pourquoi.
Les chiffres ne mentent pas. Depuis 1970, le nombre de catastrophes météorologique a été multiplié par cinq. Et les prédictions sont mauvaises : les catastrophes naturelles pourraient atteindre le nombre de 560 par an d’ici 2030.
Ce type d’événements peut causer de lourds dégâts matériels, sur votre habitation ou votre véhicule notamment, et humains. C’est pourquoi les assurances, qui vous indemnisent dans ce genre de situation, sont directement concernées par ces bouleversements.
Les impacts du dérèglement climatique sont nombreux, mais certains sont particulièrement visibles.
Il y a de moins en moins de précipitations, les nappes phréatiques sont en déficit : résultat les terres s’assèchent. Concrètement, pour votre logement c’est le risque de voir les murs se fissurer dû au phénomène retrait-gonflement des sols argileux (RGA). Les experts estiment que ça concernerait 10,4 millions de maisons individuelles en France métropolitaine.
En outre, la sécheresse facilite le départ d’incendies.
Depuis quelques années, les incendies d’ampleur sont devenus habituels en été. Ils démarrent de plus en plus tôt dans l’année, et dans des zones qui étaient jusqu’alors épargnées. Ainsi, les hectares, de même que des biens comme des habitations et des véhicules partent en fumée.
Avec le changement climatique, les orages sont plus fréquents et leurs dégâts impressionnants. Fréquemment accompagnés de pluies diluviennes et de grêle, leurs dommages causés peuvent être particulièrement coûteux : du simple bris de glace sur votre pare-brise dû à un grêlon, à la toiture en feu à cause d’un coup de foudre, ou encore l’électroménager KO suite à une tension électrique,…
L’Europe en juillet 2021, la Vallée de la Roya en 2020, chaque année a son lot d’inondations, particulièrement violentes et meurtrières. Des édifices s’effondrent, des voitures sont emportées, des logements endommagés,.. Le coût des dégâts engendrés par les inondations se comptent par centaines de millions d’euros.
Toute personne souscriptrice d’un contrat d’assurance multirisque habitation est couverte en cas de dommages causés par des catastrophes naturelles. Néanmoins, face à la récurrence des événements, les choses pourraient évoluer.
Une augmentation du nombre de sinistres et de leur coût implique mécaniquement une prime d’assurance plus élevée pour l’ensemble des assurés. C’est le principe de solidarité. Ainsi, certains experts estiment que les primes pourraient augmenter de 130% à 200% sur les trente prochaines années.
Si vous vivez dans une zone à risque, il est possible que la compagnie d’assurance répercute ce risque sur votre prime d’assurance. Elle peut aussi décider de ne pas vous assurer si elle considère que vous êtes trop exposée à des risques. C’est le cas notamment aux Antilles à la suite des ouragans Irma et Maria.
Certains risques, qui pourraient devenir trop fréquents et coûteux, ne seront à l’avenir peut-être plus couverts par les assurances ou nécessiteront la souscription de garanties spécifiques. Ça serait le cas des incendies, des dommages dus à la montée des eaux ou encore de la sécheresse.
En effet, France Assureurs estime que les dommages causés par la sécheresse pourrait coûter 43 milliards d’euros d’ici 2050. Actuellement ce type de sinistre est couvert par la garantie catastrophes naturelles. Cependant, au vu de son coût, des réflexions sont en cours quant à sa prise en charge. C’est notamment le cas du phénomène de retrait-gonflement d’argile que la Cour des Comptes considère ne pas être une catastrophe naturelle. En effet, la juridiction estime qu’il ne s’agit pas d’un phénomène violent et soudain survenant dans un espace bien défini mais d’un phénomène durable qui risque de s’étendre sur l’ensemble du territoire et dont la survenance peut être anticipée. Ainsi, une garantie spécifique à ce risque pourrait devenir nécessaire.
Si vous souhaitez changer de région, renseignez-vous en amont sur le coût de l’assurance. En effet, il varie selon de nombreux critères comme la criminalité mais aussi les risques climatiques. Une zone qui a connu de nombreuses catastrophes météorologiques ces dernières années verra le coût moyen de son assurance plus élevé que dans une région plus épargnée.
Si vous lorgnez sur un terrain non-bâti et situé dans une zone à risque, une étude géotechnique doit vous être fournie. Ainsi, vous connaîtrez les risques auxquels vous vous exposez concernant le mouvement des sols et leur risque de gonflement.
Il y a des règles qui vont de soit, qui s’appliquent à tous types de dangers, et qu’il est toujours bon de rappeler :
En cas de risque de danger imminent, comme un incendie ou une inondation, la 1ere chose à faire est de se mettre à l’abris. Ensuite contactez les secours et indiquez leur votre localisation, ainsi que celle du danger. Si leurs consignes le permettent, évacuez les lieux dans la direction opposée au danger. Si au contraire leurs recommandations sont de ne pas fuir, respectez les, car parfois prendre la route dans ce genre de situation c’est risquer de se retrouver bloqué en chemin par le feu ou la montée des eaux.
Enfin, suivez les informations afin de connaître l’évolution de la situation.
Il y a d’autres recommandations spécifiques à chaque situation. Dans ce cas reportez vous aux informations dédiées à ce type d’événement.
Contactez votre assurance et faites le point avec votre conseiller pour savoir si les garanties de vos contrats d’assurance auto et/ou habitation couvrent les dégâts subis. Si tels est le cas, constituez sans tarder un dossier d’indemnisation.
Pour ce faire, listez tout ce qui a été endommagé à la suite de la catastrophe. Surtout, ne réparez rien vous-même, sans quoi l’assurance pourrait ne pas vous indemniser s’il ne peut pas constater le sinistre. Pensez à collecter un maximum de preuves pour obtenir une indemnisation de la part de l’assurance :
Enfin, estimez le montant du sinistre.
Attention, selon le type de sinistre, vous avez un délai légal à respecter pour le déclarer auprès de votre assurance. En général il est de 5 jours ouvrés.
Dans le cas d’une inondation, sécheresse ou encore d’un glissement de terrain, la garantie catastrophe naturelle joue à condition que l’état de catastrophe naturelle soit reconnu par arrêté interministériel. La parution de cet arrêté au Journal Officiel permet aux assurés d’être indemnisé par leur compagnie d’assurance. Ils disposent de 10 jours après la publication de l’arrêté pour déclarer leur sinistre à leur assurance.