Incontinence : solutions et prise en charge

L’incontinence urinaire est un trouble qui survient généralement passé la soixantaine et qui touche environ 2,6 millions de personnes âgées¹, aussi bien les femmes et les hommes. Elle se caractérise par des fuites urinaires intempestives et involontaires qui nécessitent des soins ou des protections hygiéniques. Bien que ce trouble soit courant, le sujet reste toutefois encore difficile à aborder par les personnes concernées. Faisons donc le point sur l’origine, les soins et la prise en charge de cette pathologie par les organismes de santé.

Si l’incontinence est un trouble relativement courant passé 65 ans, il n’en demeure pas moins handicapant. Différentes méthodes existent pour la soigner : médicaments, rééducation, chirurgie.

Tout comprendre à l’incontinence

Les différentes formes de l’incontinence urinaire

Différents types d’incontinence sont désormais référencés par les professionnels de santé :

• L’incontinence à l’effort : une émission d’urine est déclenchée par les contractions abdominales associées au rire, à la toux ou lors d’activités sportives. Elle représente environ 40 % des cas d’incontinence urinaire ;
• L’incontinence due à une vessie hyperactive : correspond à un besoin irrépressible d’uriner souvent accompagné de fuites urinaires. Ce besoin impérieux survient en dehors de tout effort, notamment la nuit. Cette forme représente 10 % des cas d’incontinence urinaire ;
• L’incontinence mixte : combine les deux formes d’incontinence précédentes. Elle représente 50 % des cas d’incontinence.

Les causes de l’incontinence urinaire

Les causes des fuites urinaires sont nombreuses et varient en fonction de la forme d’incontinence constatée.

L’incontinence à l’effort

• À la suite d’une grossesse, notamment s’il s’agit d’une grossesse multiple ou que l’accouchement a été difficile. C’est particulièrement le cas s’il a nécessité le recours à des ventouses ou forceps ou qu’il a engendré une déchirure périnéale ;
• En cas de prolapsus génital chez la femme ;
• Une chirurgie de la prostate à la suite d’un cancer ou d’un adénome chez l’homme ;
• À la suite d’une intervention chirurgicale de l’abdomen ou du petit bassin.

L’incontinence par hyperactivité de la vessie

• En cas de cystite aiguë ou cystite radique (à la suite d’une radiothérapie du bassin) ;
• En cas de cancer de la vessie ;
• Un rétrécissement de l’urètre ;
• Une augmentation de la taille de la prostate ;
• Dans le cadre d’une maladie neurologique (sclérose en plaques, maladie de Parkinson,…).

Les facteurs favorisant l’apparition d’incontinence urinaire

Si l’âge est le premier facteur, d’autres sont susceptibles de jouer un rôle dans l’apparition de fuites urinaires :

• Le surpoids et l’obésité ;
• Une constipation chronique ;
• Une toux chronique ;
• La prise de certains médicaments (les diurétiques, sédatifs,…) ;
• Une consommation excessive d’alcool, de caféine, de tabac,… ;
• La sédentarité ;
• Une activité sportive sollicitant les muscles du périnée (pilates, trampoline, musculation, course à pied,…).

L’impact de l’incontinence urinaire pour ceux qui en souffrent

Ce dysfonctionnement ponctuel ou chronique survient de jour comme de nuit. Il peut ainsi devenir source de fatigue, de stress et impacter négativement la qualité de vie des personnes atteintes avec des contraintes d’hygiène à gérer dans l’urgence. Une perte de confiance et d’estime de soi accroît le mal-être de certains seniors atteints d’incontinence qui de ce fait ont tendance à s’isoler.

Le traitement de l’incontinence rend le quotidien plus facile à vivre. Le coût financier des solutions à l’incontinence ne devrait donc pas entraver leur mise en place.

 

Les traitements médicaux et les solutions à l’incontinence des personnes âgées

Le traitement de l’incontinence varie d’un patient à l’autre. Il peut prendre 3 formes différentes ou complémentaires.

La rééducation périnéale

Elle se pratique notamment après l’accouchement. La rééducation périnéo-sphinctérienne réalisée avec une sage-femme ou un kinésithérapeute permet alors au patient de reprendre le contrôle de ses muscles et de gérer sereinement la miction. Certains professionnels recourent à l’électrostimulation pour renforcer la tonicité et la sensibilité du périnée.

Cette solution s’adresse principalement aux personnes atteintes d’incontinence à l’effort qui ne peut pas être traitée par médicaments.

Les solutions médicamenteuses et chirurgicales

Pour une réduction des fuites urinaires, le médecin consulté peut vous prescrire des antispasmodiques qui réduisent considérablement les problèmes de vessie. Ils limitent les symptômes d’envies irrépressibles, soudaines ou répétées. Ils n’ont en revanche pas d’impact sur l’incontinence à l’effort.

Il existe aussi des traitements hormonaux pour l’incontinence en lien avec la ménopause des femmes et des médicaments contre les problèmes de prostate.

Dans certains cas, seule une intervention chirurgicale peut apporter une solution efficace. Des implants de renfort pelvien et des bandelettes sous-urétales empêchent alors la vessie de se vider constamment.

Les dispositifs de protection

Les alèses, les couches et les slips absorbants pour adulte assurent le maintien de l’hygiène en toute circonstance. Elles préservent la peau des irritations et neutralisent les odeurs. Elles doivent être néanmoins changées régulièrement. Les culottes lavables pour fuites urinaires ne conviennent qu’aux personnes faiblement atteintes.

 

La prise en charge par la Sécurité sociale du traitement de l’incontinence

Les soins couverts par l’Assurance maladie

La prise en charge des traitements contre l’incontinence se fait dans le cadre du parcours de soins coordonnés.

Vous devez donc vous rendre tout d’abord chez votre médecin traitant qui déterminera les premiers examens à réaliser puis vous orientera vers des spécialistes : l’urologue, le radiologue, le gynécologue ou le kinésithérapeute.

Votre généraliste ou l’un des spécialistes consultés vous fournira une ordonnance avec le traitement à suivre en fonction du type et du degré d’incontinence.

 

En revanche, le remboursement des produits d’hygiène nécessite la souscription d’une complémentaire santé senior, à moins d’être en situation de handicap ou de dépendance.

 

Quel remboursement par la mutuelle santé ?

Les complémentaires santé complètent la prise en charge de votre traitement. En revanche, le remboursement des protections urinaires dépend du contrat d’assurance souscrit et des garanties inclues, même si en pratique peu de mutuelles proposent ce type de remboursement.

Notre conseil est donc de réaliser un comparatif afin d’étudier les différentes offres disponibles et trouver une mutuelle santé senior qui répond à vos besoins de santé.

Les aides pour les seniors incontinents

En tant que bénéficiaire de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) vous pouvez prétendre à une prise en charge de vos protections urinaires si vous avez plus de 60 ans et présentez un niveau de perte d’autonomie entre GIR1 et 4.

Vous pouvez toucher la prestation de compensation du handicap (PCH) si vous avez moins de 60 ans et que vous êtes dans l’une de ces deux situations :

• • Vous êtes dans l’impossibilité de réaliser une activité importante du quotidien (par exemple vous déplacer) ;
  • Vous rencontrez des difficultés à réaliser au moins 2 activités importantes du quotidien (vous lavez et vous déplacer).

Vous pouvez toutefois prétendre à cette aide si vous la perceviez avant vos 60 ans ou que vous continuez d’exercer une activité professionnelle

 

¹ https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/incontinence-urinaire/mecanismes-frequence-causes